Accueil > Communiqués > Comment résister à la régression sociale qu’on nous prépare ?
mpOC | Posté le 22 décembre 2011
Confirmant les craintes exprimées dans son communiqué de presse du mpOC du 22 novembre 2011 , le mpOC constate que la stratégie du choc est appliquée à la Belgique. Dans la précipitation, le ministre VLD Van Quickenborne impose au Parlement le vote d’une profonde et injuste réforme du régime de pensions.
Ce ministre libertarien traduit fidèlement les orientations néo-libérales voulues par l’Europe et voudrait administrer à la Belgique un recul social de grande ampleur. Prolongement de la durée de la carrière, réduction des prépensions, remplacement des pensions de survie par un chômage conditionné par la recherche d’un emploi, la ligne politique est claire : il faut réduire le coût des pensions en obligeant les vieux à travailler plus longtemps. Alors que les autre pays dénoncent le jeu malfaisant des agences de notation, c’est tout juste si le gouvernement belge ne s’est pas réjoui de la dégradation de la note du pays par Moody’s car elle justifiait le plan antisocial qu’il prépare.
Ayant choisi de s’allier aux libéraux, les socialistes abandonnent leurs principes et les classes populaires qu’ils prétendent défendre. En chœur avec le patronat, ils font semblant de croire que l’allongement de la durée du travail va, comme par miracle, créer de l’emploi pour les plus de 55 ans. Or, il est certain que dans la période de récession qui débute, les emplois vont se réduire et que les employeurs n’engagent pas au-delà de 50 ans. Dans les faits, on multiplie donc les exclus qui viendront allonger les files des assistés des CPAS déjà submergés par la misère qui croît.
Le mpOC soutient les syndicats dans leur mouvement de résistance à ce détricotage du pacte social qui a fait la force de la Belgique depuis la seconde guerre mondiale. Mais nous regrettons que le syndicat se rende impuissant en plaçant ses revendications dans une perspective de relance de l’emploi par la croissance. Ils savent pourtant que le retour de la croissance est à la fois impossible et néfaste.
Il faut que le monde du travail réalise que le cadre économique dans lequel il place ses revendications ne lui donne aucun espoir. Ce n’est pas d’une hypothétique croissance, dont les travailleurs recueilleraient les miettes, que viendra la solution. Ce qu’il faut réclamer aujourd’hui c’est évidement la contribution des nantis et des revenus indécents du capital mais aussi la réduction des inégalités au sein du monde du travail. Partage du temps de travail, fiscalité progressive avec fixation de revenus maxima admissibles, alimentation de la sécurité sociale par d’autres sources que les cotisations des travailleurs et des employeurs, conquête de nouveaux droits tels que le revenu inconditionnel d’existence : voilà des pistes prometteuses avancées par les objecteurs de croissance mais qui impliquent de sortir du cadre dépassé de la croissance devenue illusoire. Le monde financier a clairement commencé la mise à mort du compromis social-démocrate des 60 dernières années. S’y accrocher seuls mènera les travailleurs et leurs représentants syndicaux à d’inéluctables défaites.
Le mpOC s’engagera aux côtés des résistances syndicales face à la régression sociale voulue par le nouveau gouvernement. Mais il espère que, peu à peu, le mouvement ouvrier commencera à réaliser la pertinence des options défendues par les partisans de l’objection de la croissance… des inégalités.