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mpOC | Posté le 22 novembre 2011
C’est la journaliste canadienne Naomi Klein qui, dans un livre publié en 2007 , a mis en évidence l’utilisation de situations d’urgence et de choc collectif pour imposer dans certains pays des mesures et réformes qui n’auraient jamais été acceptées sans le stress et l’angoisse dus à une situation très difficile.
On ne peut s’empêcher de rapprocher ce constat à ce qui se passe actuellement en Belgique. Sans gouvernement de plein exercice depuis près d’un an et demi, la Belgique est sommée par les autorités européennes de réduire son déficit annuel 2012 à 2,8% du PIB, ce qui impose de « trouver » 11,3 milliards de réduction du déficit budgétaire prévu en 2012.
Le formateur ayant préféré les libéraux aux écologistes, il se voit aujourd’hui confronté à des exigences sans cesse plus inacceptables de la part de l’Open VLD. On en vient donc légitimement à se demander si ce petit parti néo-libéral ne joue pas le pourrissement, voire une stratégie du choc, pour faire passer des mesures terriblement néfastes pour 95% de la population belge.
Se réfugiant derrière les diktats de l’Europe, elle aussi dominée par les lobbies néo-libéraux, jouant sur l’étranglement progressif de l’Etat belge par les marchés qui imposent des taux d’intérêt usuraires, ils peuvent laisser la situation se dégrader encore, ayant toujours la solution de repli du gouvernement de techniciens, c’est-à-dire de banquiers qui mettront en oeuvre la politique d’ajustement structurel que le FMI a asséné dans certains pays du Sud de la Planète avec le plus grand mépris pour les institutions démocratiquement élues par les peuples.
Le mpOC regrette particulièrement la volonté d’allonger la carrière plutôt que de la réduire, de démanteler les services publics, de protéger les possédants… Ces béquilles au système productiviste vont conduire à une austérité qui entraînera inévitablement la récession. Nous tenons donc à préciser que la récession n’est pas la décroissance car celle-ci a, au contraire, pour objectifs de réduire l’injustice sociale, les exclusions et les activités néfastes pour l’environnement qui seront, hélas, les conséquences de la politique inspirée par l’obsession de la croissance toujours au cœur du projet productiviste néo-libéral.
Les temps difficiles qui attendent très probablement la toute grosse majorité de la population belge rendent donc encore plus nécessaire le projet d’équilibre et de protection des plus faibles qui est porté par l’objection de croissance.
Pour le mpOC, Marie-Eve Lapy-Tries et Alain Adriaens, porte-parole